Sabler un plancher : les niveaux d’abrasion

par Denis Linteau

Si l’expérience du professionnel compte pour beaucoup lorsque vient le moment de restaurer un plancher de bois franc, le respect des procédures et des techniques de sablage est aussi fondamental.

Sabler correctement un plancher implique par conséquence de savoir manier les appareils en plus de suivre les « règles » du sablage. Il faut également tenir compte de l’état et de la réaction du bois.

 

Cours d’abrasion 101

Dans le domaine du sablage professionnel des planchers de bois franc, les papiers abrasifs jouent un rôle essentiel.

Ils permettent aux ponceuses de faire précisément le travail recherché d’une étape à l’autre. Il existe différents niveaux d’abrasivités qui sont représentés par des chiffres.

Notez que plus le chiffre est petit, plus le papier est mordant et que les papiers 120 et 150 ne sont employés qu’à l’étape du polissage.

Chez Sélection Bois Francs, nous utilisons toute la gamme des « papiers sablés » spécifiques au ponçage des planchers : 16, 24, 36, 40, 50, 60, 80, 100, 120 et 150.

Chacune des passes de sablage détient un niveau d’abrasion particulier. Les sableurs commencent par un grain suffisamment agressif et, plus ils avancent dans leur travail, moins les papiers utilisés sont rugueux.

La réaction du bois est observée lors de chaque passe. Un bois très dur ou endommagé demande une forte abrasion dès la première passe en début de sablage.

De cette façon, lorsque l’on rencontre ce type de plancher, il y aura au total un plus grand nombre de passes à effectuer ainsi que davantage de niveaux d’abrasion à respecter.

 

Des règles et des tests

Prenons un cas simple : un plancher traditionnel en érable ou en merisier. Normalement, un papier 50 est suffisant pour mettre le bois à nu lors d’une première passe.

La deuxième passe se fait avec un papier 60, la troisième avec une abrasivité de 80, la quatrième avec un papier 100.

Ensuite, la polisseuse prend le relais avec un numéro 120. Or, ce patron de sablage peut avoir plusieurs variations.

Par exemple, s’il y a eu plusieurs couches de vernis (uréthane) appliquées sur le bois, il se peut que la première passe doive se faire à l’aide d’un papier 36.

Au contraire, si le vernis est à base d’oxyde d’aluminium (planchers prévernis), il faudra automatiquement utiliser un papier 24.

Et s’il y a de la colle présente sur le plancher, il faut opter pour un premier sablage très râpant, lequel se fait à l’aide d’un papier abrasif 16.

Dans ces trois dernières situations, évidemment, davantage de passes sont à faire.

En tant qu’artisan certifié Bona, je ne prends jamais de risques quand une surface à sabler semble problématique.

Bien que les taches profondes et les traces de colle soient à nettoyer impérativement, il est tout aussi très important de ne pas abimer profondément le bois.

C’est pourquoi j’ai l’habitude d’effectuer quelques tests avant de débuter mon travail. Je prends un papier sablé usagé, d’une rugosité 36 par exemple, et je regarde ce que ça donne au ponçage. Si c’est insuffisant, j’opte pour un 24 ou un 16 si nécessaire.

Je crois qu’il vaut toujours mieux ne pas y aller d’une abrasivité extrême s’il est possible de faire autrement. Une fois le bon niveau d’abrasion trouvé, le processus de sablage peut commencer.

 

Les ponçages d’exception

Les artisans de Sélection Bois Francs ont l’expertise requise, peu importe le plancher à sabler. Ils ne vont ni trop vite ni « trop loin » au sablage.

Quand on adoucit un bois précédemment mis à nu, il est fondamental de s’exécuter très progressivement, surtout dans le cas des planchers de bois exotique (kempas, ipé, etc.).

La raison est simple : ces bois très durs ont tendance à marquer lorsque l’abrasion est trop agressive. De surcroît, les erreurs de sablage sont beaucoup plus difficiles à corriger par la suite.

Pour ce qui a trait aux bois moins durs tel que le chêne, on peut se permettre de sauter un niveau d’abrasion (de 50 à 80).

Dans le cas des bois mous comme le pin ou le mélèze, l’adoucissement se fait assez rapidement (de 60 à 100) dans des conditions idéales de sablage.

 

La bonne finition

100 % des sablages réalisés par nos équipes se terminent par un polissage. Il s’agit du dernier ponçage de finition.

Celui-ci n’est pas fait avec la sableuse principale, mais plutôt avec une polisseuse munie d’un papier abrasif 120. La dureté du bois n’a pas d’impact sur l’abrasion sélectionnée à cette étape.

La différence majeure réside dans la vitesse à laquelle il est possible d’arriver à la phase du polissage. Dans le cas du bois mou, c’est plus rapide, soit après deux ou trois passes.

Autre nuance importante à mentionner : il ne faut pas chercher à polir trop finement le bois. Pourquoi ? Simplement parce que la première couche de produit protecteur appliquée par la suite doit pouvoir mordre à la surface.

Si le grain du bois a trop été affiné, s’il est trop doux, ce protecteur ne pénétrera pas et il sera impossible d’obtenir l’effet recherché. C’est pourquoi le niveau d’abrasion le plus fin est rarement nécessaire.

On utilise un papier sablé 150 qu’au besoin, presque toujours sur des planchers de bois exotique. Le sableur suit alors une procédure particulière.

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