Peu importe l’essence de bois choisie, peu importe sa dureté, il est nécessaire que votre plancher reçoive un traitement de surface. Ce n’est pas juste une question de lustre et de beauté, mais aussi de durabilité.
Les planchers prévernis (en usine) sont très résistants, mais avec le temps et les modes, eux aussi ont un jour à être sablés. Alors, dans le cadre d’une remise à neuf, existe-t-il aujourd’hui des produits de protection et de finition écologiques ?
Les vernis : satisfaisants depuis 25 ans
Ce n’est pas d’hier, au Québec comme ailleurs, qu’on utilise des produits pour protéger les planchers de bois et les faire briller. Autrefois, une pratique consistait à les cirer. Cela ne se fait plus depuis les années 1960, car les cires utilisées présentaient un réel risque pour la santé. Certains produits contenaient également des substances potentiellement cancérigènes.
Par la suite, ce sont les vernis qui devinrent populaires et massivement utilisés par les professionnels. La protection et le lustre qu’ils donnaient étaient supérieurs. À base d’hydrocarbure et d’uréthane, ces vernis étaient toutefois nocifs pour la santé en raison des COV qu’ils dégageaient en quantité. C’était l’époque où sablage de plancher rimait avec quitter et ventiler la maison pendant une semaine!
Des modifications furent apportées aux vernis toujours très en vogue en Amérique du Nord. Le polyuréthane et l’alcool montrèrent de bons résultats d’ensemble, mais comme les vernis étaient pour la plupart à base d’huile minérale dérivée de la pétrochimie, ils étaient encore toxiques.
Ce n’est qu’à la fin des années 1980 que les choses changèrent avec la progression des vernis à base d’eau, peu odorants et peu agressifs. Aujourd’hui, ces produits représentent la norme. Durables et performants, les vernis «latex» de Bona par exemple, sont certifiés Environmental Choice®.
Popularité et avantages des planchers huilés
En Europe, il existe une tradition différente concernant les parquets : on les huile. Ici, selon mon expérience, le huilage commence à être populaire. Environ quatre clients sur dix me demandent d’appliquer de l’huile sur leur plancher.
Toutes les essences de bois peuvent aujourd’hui être huilées. La technologie des huiles végétales pour plancher a évolué; elles offrent maintenant une protection durable et elles ne s’altèrent pas avec le temps. De plus, elles ne réagissent pas avec le sel de déglaçage et l’eau, ce qui n’est pas le cas des vernis.
Autre avantage : l’huile à plancher reste souple et stable en dépit des variations et les extrêmes de température. Donc pas d’écaillement à redouter dans votre chalet trois saisons! Et cela même si le plancher y craque.
Une finition à l’huile : la solution durable et écologique
Réglons tout de suite la question de la durabilité : les planchers huilés sont durs à battre. S’ils sont entretenus correctement et s’ils ont été huilés selon les règles de l’art, alors ils n’ont plus jamais à être traités de nouveau par un professionnel. Il faut savoir néanmoins, qu’on ne peut vernir un plancher de bois franc qui a déjà été huilé (les produits sont incompatibles), sauf dans le cas de certains types de planchers préhuilés.
Un plancher huilé n’est aucunement toxique. Et s’il est égratigné, usé ou séché par endroits, on peut faire soi-même les retouches à la maison, sans aucun risque pour sa santé. Car les produits d’huilage sont faits à partir d’huiles végétales auxquelles ont été ajoutés des additifs inoffensifs tant pour les humains que pour l’environnement.
Certains produits allemands et italiens, comme Livos et Carver, sont excellents lors de la première imprégnation du bois nu. Bona fait aussi une très bonne huile de fond. Pour l’huilage de finition, j’ai un faible personnellement pour la gamme Kunos du fabricant canadien Livos.
Composée entre autres d’huile de lin, de résine Dammar et d’un solvant très pur et non-irritant (on s’en sert en alimentation et dans les cosmétiques), l’huile pour bois Livos est biodégradable et non toxique durant l’application et après.