par Denis Linteau |
Le travail d’équipe est nécessaire pour réaliser efficacement des remises à neuf d’escaliers intérieurs. En atelier comme à la résidence, les artisans certifiés de Sélection Bois Francs obtiennent d’excellents résultats, peu importe le style, l’essence de bois, le type de construction ou l’âge de l’escalier et de ses éléments.
Démontage, décapage, sablage, vernissage, finition ; tout suit une procédure parfaitement au point et adaptée aux besoins des clients.
Employer la bonne méthode dès le départ
Une fois le client bien informé et certain de son choix, une équipe de Sélection Bois Francs se présente chez lui à la date convenue.
Il est primordial que le client soit totalement à l’aise avec le moment déterminé, car refaire esthétiquement un escalier standard sans teinture demande trois, parfois quatre jours de travail.
Et si l’escalier comporte des éléments à peinturer après le vernissage, l’équipe devra revenir sur place la semaine suivante.
Dès leur arrivée, les artisans prennent le temps d’étendre une toile et des couvertures de protection sur le plancher jusqu’à l’escalier.
Ils peuvent ainsi y déposer sans risque de briser le parquet leurs outils et leurs équipements, notamment le système d’aspiration Bona 100 % sans poussière.
Des bandes de papier ciré peuvent aussi être apposées sur le sol ainsi que sur la partie inférieure des murs lorsque ceux-ci ont été fraîchement repeints.
Démontage partiel de l’escalier
Si possible, et c’est presque toujours le cas, l’escalier est d’abord partiellement démonté. Essentiellement, c’est la rambarde et ses éléments tels la main courante, les barottins et les poteaux qui sont méticuleusement retirés.
Si l’escalier est de type ouvert, les marches sont également enlevées pour être, elles aussi, sablées, vernies ou huilées en atelier.
Tous les éléments de bois désassemblés sont numérotés de manière à ce qu’ils soient fixés exactement aux mêmes endroits à la fin du projet.
Ainsi, chaque pièce, par exemple les barottins, pourra être replacée sans devoir la « forcer » en place. Un escalier a tendance à travailler avec le temps et certaines de ses parties peuvent s’être légèrement déformées ou courbées.
Pendant une semaine, l’escalier demeure sans garde-corps. S’il y a de jeunes enfants à la maison, une rambarde temporaire est installée partout où elle pourrait être requise. S’il n’y a que des adultes, je conseille tout de même d’utiliser le moins possible l’escalier.
Dans le cas du prolongement du garde-corps au niveau d’une mezzanine, la solution la plus sécuritaire est d’y placer des objets ou des meubles pour rappeler l’absence de rambarde.
Décapage et grattage : le type de vernis est déterminant
Les composants qui ont été enlevés sont envoyés à notre atelier pour y être traité par une autre équipe. Pendant ce temps, commence la phase de mise à nu du bois apparent de l’escalier dans la résidence.
Les limons, les marches et les contremarches forment de nombreuses petites surfaces, horizontales ou en angles, et certains recoins peuvent être difficiles à atteindre. C’est pourquoi plus des ¾ du travail est fait au grattoir.
Les surfaces vernies avec un produit à base d’huile et d’uréthane seront décapées. Effectivement, comme ce vernis a tendance à beaucoup jaunir et à entrer en profondeur dans le bois franc, on doit y appliquer un gel décapant très puissant, mais sans émanations toxiques.
On laisse par la suite agir le décapant durant 10 minutes de manière à ce qu’il dissolve un peu le vernis et le ramollisse. Puis, c’est le grattage.
Si les surfaces ont été vernies avec un produit à base d’eau et de polyuréthane, aucun décapant n’est appliqué préalablement.
Ce dernier provoquerait une réaction chimique transformant le vernis en pâte collante, un genre de gomme très salissante et c’est pourquoi les artisans de Sélection Bois Francs évitent de l’employer. Seul le grattoir est alors utilisé.
Expérience et travail d’équipe
La plupart du temps, deux artisans certifiés Bona sont à l’œuvre dans un escalier : ils divisent le travail en deux zones, en haut et en bas. Ils procèdent au grattage de sections définies, trois niveaux de marches par exemple, les unes après les autres.
Chacun travaille à genoux, en commençant par la section supérieure de sa zone attitrée et par les contremarches et les limons.
La minutie et l’expérience sont importantes, car tout dépendant du type de bois, il faudra appliquer plus ou moins de pression sur le grattoir à long manche.
Souvent les contremarches et les limons ne sont pas en bois massif et il faut user de dextérité pour ne pas traverser le placage de surface. On gratte énergiquement, mais sans toutefois blesser le bois.
Les artisans doivent également être constants dans leurs efforts. C’est un travail exigeant, particulièrement lorsqu’il n’y a pas de décapant appliqué. Bien sûr, les lames des grattoirs doivent toujours être bien aiguisées.
Le truc est de gratter dans le sens du bois, mais surtout de prendre son temps afin de ne négliger aucune surface, particulièrement les coins, les dessous de nez de marche et les autres espaces difficiles d’accès.
Une fois leurs zones respectives terminées, les artisans repassent sur le travail de l’autre. Cette permutation permet de faire une meilleure inspection du grattage réalisé.
Mise à nu du bois par sablage
L’étape suivante est celle où les artisans procèdent au sablage du dessus des marches à l’aide de ponceuses de contour (edgers). Les coins sont faits au grattoir.
Le bois de toutes les surfaces est ensuite mouillé à l’aide d’un linge humide, ce qui le rend plus foncé, sauf aux endroits où il reste du vernis. Celui-ci est, par la suite, enlevé au grattoir.
Un sablage complémentaire suit, cette fois sur toutes les surfaces de l’escalier comme les limons, contremarches, etc. L’opération se fait à l’aide d’une petite ponceuse orbitale reliée à un système de captation des poussières.
Son disque de 5 po de diamètre reçoit d’abord un papier abrasif numéro 60, puis un numéro 100 lors de la seconde passe. À ce moment, le bois est vraiment mis à nu.
Les artisans certifiés frottent ensuite les surfaces à l’aide d’un papier 220, permettant de « fermer le grain » du bois. Ce travail est fait à la main et est effectué moins en profondeur que les passes précédentes.
Ce travail de préparation du bois dure une journée et tout est nettoyé impeccablement après coup. L’escalier est ensuite « condamné » c’est-à-dire que l’on peut uniquement l’emprunter en pieds de bas.
Une protection spécifique
Règle générale, l’équipe revient chez le client pour le vernissage de l’escalier. Celui-ci recevra une couche de scellant, puis trois couches de vernis.
Pour avoir la même quantité finale, il faut donner une couche de plus que sur les planchers. Plus minces pour éviter les coulisses, les couches de vernis sont appliquées au pinceau et jamais au rouleau. Parfois, on utilise des applicateurs dédiés : un petit (3/4 po de large) et un plus large (4 po).
D’ailleurs, je recommande de mettre une plus grande quantité de vernis sur le dessus des marches que sur les contremarches.
Pour les escaliers, le vernis utilisé par Sélection Bois Francs est toujours le meilleur de la gamme, soit le Bona Traffic HD.
Étant donné la grande quantité de travail qui doit être déployée et le temps de main-d’œuvre qui est plus long, restaurer esthétiquement un escalier est plus dispendieux que lorsque l’on effectue la revitalisation d’un plancher de bois.
C’est pourquoi nous nous assurons que la protection des marches et des autres composants de l’escalier soient les plus résistants possibles.
Pour ce qui est des finis, ce sont habituellement les mêmes que pour les planchers, c’est-à-dire satinés et mats. Notez que plus un fini est lustré, plus il est glissant.
Pour des questions évidentes de sécurité, nous n’appliquons jamais un vernis très lustré dans un escalier. Il existe cependant des vernis spéciaux pour escaliers, ce sont de vrais antidérapants.
Mais comme ceux-ci ne donnent pas un fini lisse et doux et plutôt une texture granuleuse, les clients ne les choisissent généralement pas.
Il faut mettre le même type de protection dans un escalier que sur un plancher. Si ce dernier est huilé, il faudra que l’escalier le soit aussi, sinon cela complique l’entretien.
Quand nous huilons un escalier, c’est la même logique : il y a davantage d’applications, trois au total, mais en couches plus fines.
Pendant ce temps à l’atelier…
Une équipe s’occupe de ce qui a été enlevé : poteaux, barottins, main courante. Les artisans sont conscients que chaque pièce a été numérotée. Ils réécrivent donc les numéros après avoir traité la pièce et ce, au même endroit qui ne sera pas visible une fois la réinstallation.
- Les mains courantes carrées sont insérées dans un appareil mécanisé de sablage. Il s’agit d’un tapis roulant muni de cylindres tournants avec du papier abrasif.
Deux surfaces sont sablées à chaque défilement. Le plus gros du vernis est alors enlevé, une première fois avec du papier numéro 60, puis une seconde avec du numéro 100.
Un artisan termine l’opération à l’aide d’une petite sableuse orbitale. Pas de grattage.
- Si les mains courantes sont arrondies ou stylisées, elles vont être décapées à l’aide d’un décapant et d’un grattoir. Ensuite, l’artisan utilise une laine d’acier afin de ne pas modifier ou atténuer les formes du bois.
En fonction de l’essence, le chêne, l’érable ou le merisier par exemple, il pourra aussi se servir d’une brosse d’acier fixée au bout d’une perceuse électrique.
Une finition au papier abrasif 220 est également réalisée.
- Les barottins. Lorsque le client veut une restauration identique, même style colonial par exemple, les barottins ronds sont installés sur des tours à bois.
L’artisan fait frotter une petite bande abrasive de 2 po de large sur la pièce qui tourne. Il la ponce ainsi d’un bout à l’autre. Toutes les formes du barottin sont respectées et le bois est mis à nu progressivement.
Si le barottin est carré, il est passé à la sableuse automatique, en progressant d’un papier 60, puis 100 et finalement 220. La même procédure pour les poteaux, mais des précautions sont prises pour ne pas abîmer la tête du poteau.
Vernissage des composantes
Pour être vernis parfaitement et efficacement, les barottins et les poteaux sont suspendus dans une chambre étanche où on les vaporise au pistolet. C’est le même type de vernis que celui utilisé sur l’escalier correspondant, question d’avoir un fini identique.
Trois vaporisations sont suffisantes. Les mains courantes, quant à elles, sont vernies à l’applicateur. Ces composants peuvent aussi être huilés selon le même procédé : deux vaporisations d’huile sont alors requises.
Finition et sécurité
De retour chez le client, les artisans certifiés Bona de Sélection Bois Francs fixent à l’escalier les composants traités en atelier. La solidité est une priorité.
Encore là, il s’agit d’un travail minutieux puisqu’il ne faut pas érafler les surfaces nouvellement remises à neuf.
Je fais toujours ajouter une couche de vernis sur le dessus de la main courante, pour une protection plus durable et parfois, une fois sur place, des petites retouches s’imposent.
Satisfaction du client et travail impeccable sont incontournables dans tous les cas.