par Denis Linteau |
Au salon ou dans une chambre, un plancher en érable ou en merisier apportera une touche contemporaine chic, surtout que le bois peut recevoir plusieurs teintes lors d’une remise à neuf. Mais il est important de procéder d’abord à un sablage approprié et méthodique. Voyons ce qu’il faut minimalement savoir à ce sujet.
Le sablage en angle
1. Beaucoup de planchers de bois franc traditionnels sont faits de longues planches étroites en merisier ou en érable. Ces essences d’ici présentent des grains et des motifs qu’il est possible de mettre en valeur (vernissage, huilage…). Mais c’est lors de la mise à nu du bois que tout commence et que les conditions d’un rajeunissement réussi doivent être remplies.
2. Par exemple, les vieux planchers présentent souvent des ondulations de surface dues aux ponceuses peu précises employées à l’époque. Lors d’une restauration, ces défauts pourront être corrigés en faisant progresser la sableuse principale en angle. Par rapport au sens du sablage d’origine, un décalage de 15° est conseillé, lequel peut atteindre 45° si le plancher est très endommagé.
3. S’il s’agit de sabler un plancher pré-verni pour la première fois, ses planches devront également être poncées en diagonale (lors de la passe initiale seulement). Quant aux planchers d’ingénierie, ils peuvent aussi être sablés, mais une fois seulement, en raison de la minceur de leur placage de bois franc (1/16 po à 3/8 po).
Toujours sabler en plusieurs étapes
4. Vieilles teintures, huile, anciens vernis, résidus de colle, taches… Tout ce qui se trouve à la surface du plancher doit être enlevé au sablage lors d’une première passe. C’est l’étape de mise à nu du bois. Celle-ci ne se fait pas d’un seul coup. On doit repasser les machines plusieurs fois. Pour être de qualité, un sablage doit être évolutif et contrôlé.
5. Selon l’état et la réaction du bois, il faut de trois à cinq passes. Cela dit, chaque plancher est unique. Les essences de bois jouent également. Un plancher de bois extrêmement dur et endommagé peut exiger qu’on le sable jusqu’à six fois.
Érable et merisier : des bois durs qui se travaillent bien
6. L’érable et le merisier ne figurent pas parmi les bois les plus durs. À l’échelle de Janka, le merisier (ou bouleau jaune) a une dureté de 1260 et l’érable affiche 1450. En comparaison, l’ipé possède une dureté chiffrée à plus de 3600.
7. Leur dureté moyenne, mais très suffisante pour des planchers, fait que le merisier et l’érable se travaillent bien. Lors de la première passe de sablage, la sableuse principale opère normalement avec un papier abrasif no 50, la seconde se fait avec un no 60, la troisième avec un no 80 et la quatrième avec un papier no 100. La passe de finition se fait quant à elle à l’aide d’une polisseuse munie d’un papier d’abrasion no 120.
Tests, papiers sablés et sablages adaptés
8. Si les planches de merisier ou d’érable ont reçu par le passé plusieurs couches de vernis à l’uréthane, la première passe de sablage doit être plus agressive (papier no 36). S’il s’agit d’un plancher fait en usine (avec du vernis à base d’oxyde d’aluminium), un papier no 24 doit être d’abord utilisé, alors que de la colle présente sur le plancher demandera un sablage extrême (no 16).
9. Je rappelle que plus le numéro du papier abrasif est bas, plus il est mordant. De plus, des planchers très endommagés forcent à augmenter le nombre de passes afin que l’évolution du sablage se fasse sans de trop grands écarts en termes d’abrasion.
10. Il faut aussi faire attention de ne pas blesser les surfaces en érable ou en merisier. Des tests préalables sont toujours pertinents, car il est préférable de ne pas y aller d’une grande abrasivité si on peut faire autrement. Une fois le bon mordant trouvé, le sablage dégressif peut commencer.